La démocratisation de l'enseignement supérieur (Dubet, 1994) a produit des effets collatéraux dont celui de poser la question de la parentalité étudiante. Parallèlement, depuis la fin des années 90, la valorisation progressive de l'éducation et de la formation tout au long de la vie au sein de l'Union européenne a eu pour conséquence de faciliter l'accès aux offres d'éducation et de formation à certains profils spécifiques d'étudiant-e-s dont ceux assumant des responsabilités parentales (Gosselin & Julien, 2015). Conformément à l'agenda européen, les universités ont été priées d'élaborer des stratégies (De Viron & Laperche, 2016) pour d'une part, attirer en leur sein des publics aux nouvelles caractéristiques et d'autre part, répondre à leurs besoins spécifiques.
En Belgique francophone, la problématique de l'articulation travail/études chez les étudiant-e-s a notamment trouvé écho du côté de certains programmes de formation universitaire en horaire décalé. En effet, ceux-ci ont été construits - en termes d'horaire et parfois même de localisation – dans l'optique d'aider les inscrit-e-s à combiner leur activité professionnelle et leur parcours académique.
Toutefois, comment ces programmes en horaire décalé, et donc les institutions d'enseignement supérieur qui les dispensent, abordent-ils plus spécifiquement la question de l'articulation famille/travail/études ?
Les travaux de Fusulier/Giraldo/Laloy (2008), consacrés à la médiation organisationnelle, seront ici mobilisés. Il s'agira de montrer, à travers des entretiens réalisés avec les vice-Recteurs aux Affaires étudiantes des universités francophones belges concernées par l'horaire décalé, les différentes attitudes organisationnelles à l'égard de la problématique de l'articulation vie professionnelle/vie familiale/vie académique au sein de ces programmes de formation déterminés, et ce en privilégiant un prisme théorique qui combine la perspective institutionnaliste, l'analyse stratégique et l'analyse des cultures organisationnelles en sociologie des organisations (Fusulier, 2012).
Cette communication s'inscrit pleinement dans l'axe 2 du colloque. En effet, en se basant également sur des entretiens réalisés avec des étudiants parents inscrits en HD, elle prendra la mesure de l'impact (positif ou négatif) des choix organisationnels opérés sur le parcours académique de ce public déterminé.
Bibliographie
Dubet F. (1994). Dimensions et figures de l'expérience étudiante dans l'université de masse. Revue française de sociologie, 35-4, 511-532.
Gosselin, L. Julien, M. (2015). Les études à temps partiel, les retours aux études et la parentalité étudiante : entre avantages et risques pour les femmes. Recherches féministes, 28 (1), 169-189
De Viron, F. Laperche, C. (2016). Lifelong Learning at Université catholique de Louvain : when the universities are strategizing. In COMMIT seminar. Roundtable. Louvain-la-Neuve : Université catholique de Louvain.
Fusulier B., Giraldo S., Laloy D. (2008). L'entreprise et l'articulation travail/famille. Louvain-la-Neuve : Presses Universitaires de Louvain.
Fusulier B. (2012). Regard sociologique sur l'articulation de la vie professionnelle avec la vie familiale. Les cahiers de recherche du GIRSEF, n°89, 1-29.
| Type : | : | oral |
| Thématiques | : | Les dispositifs d'enseignement et d'apprentissage |
| Mots-Clés | : | parentalité étudiante ; articulation travail/famille/études – médiation organisationnelle. |
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