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La place des inégalités dans la formation initiale des enseignants
Sandrine Grosjean  1@  
1 : Changements pour l'égalité  (CGé)  -  Site web
Chaussée de Haecht, 66 1210 Bruxelles -  Belgique

À l'heure où la prolongation de la formation des enseignants semble se concrétiser, CGé se questionne sur les accents à mettre pour que les futurs enseignants soient mieux aptes à lutter contre les inégalités.

Une enquête a été réalisée auprès des formateurs d'enseignants dans différentes Hautes Écoles. Il en ressort que le public qu'elles accueillent semble de plus en plus en difficulté, tant au niveau des finances et de l'insertion sociale que des capitaux culturels nécessaires à la réussite des études.

 Face à ces inégalités au sein même de leurs étudiants les Hautes Écoles ont des regards et des grilles d'analyse différentes, de ce fait, leurs stratégies pour permettre à chacun de réussir sont différentes, même si dans le concret des organisations on peut retrouver des dispositifs similaires. Certaines se soucient principalement de combler le handicap de départ, d'autres mettent en place des dispositifs pour permettre à leurs élèves d'apprendre le métier d'étudiant, d'autres encore se focalisent sur le fait d'augmenter les compétences des futurs enseignants. Enfin certaines rêvent de pouvoir accomplir un « poirier pédagogique » en accueillant les élèves tels qu'ils sont et en quittant la perspective de « l'étudiant doit être capable de... » à l'entrée de la formation.

Après cela, il est important de voir également ce que font les Hautes Écoles pour sensibiliser leurs étudiants aux inégalités dans les classes qu'ils rencontreront dans leur future profession. Pour analyser ces dispositifs nous avons mis en regard les attentes des apprenants de Lire et Écrire vis-à-vis des enseignants, ainsi que les ruptures nécessaires à l'entrée dans le métier, face à quelques dispositifs existants.

En conclusion, il nous a paru important de montrer quelles étaient les conditions nécessaires pour former des enseignants réellement capables de lutter contre les inégalités, c'est-à-dire ayant eu l'occasion de faire les déplacements identitaires nécessaires à un réel changement d'attitude. Nous pointons différentes conditions de sécurité pour que cela puisse se faire, une des principales étant une solide formation des accompagnateurs dans le cadre des Hautes Écoles. Il faut des formateurs qui soient capables de soutenir des étudiants dans des vécus émotionnels parfois forts et en même temps d'évaluer et de certifier la compétence de ces personnes en matière d'enseignement. Cela demande un travail de décentration important, qui devrait se faire dans le cadre d'une formation spécifique. Par ailleurs, nous pensons qu'il faudrait, comme pour beaucoup d'autres métiers, envisager une certification externe à la Haute École.

 


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