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L'analyse des réseaux en géographie au service de l'agir communicationnel et du développement de l'identité des élèves, futurs citoyens. Comment créer des séquences d'enseignement/apprentissage à partir d'un cadre conceptuel élaboré sur la base de 5 axes de réflexion ?
Martine Colémont  1, *@  , France Monoyer  1, *@  
1 : Haute Ecole de la Ville de Liège - Catégorie pédagogique  (HEL)  -  Site web
Rue Hazinelle, 2 4000 Liège -  Belgique
* : Auteur correspondant

Notre intérêt s'est porté sur la présentation d'un travail collaboratif et interdisciplinaire au sein de la HEL. Celui-ci a pour but d'apprendre aux futurs instituteurs, à créer des séquences d'apprentissage en géographie qui développent des compétences citoyennes.

Notre cadre théorique s'appuie, entre autres, sur le développement des compétences citoyennes passant d'une perspective « Je/Nous » à une perspective « Pour Nous Tous » (Hansotte, 2005)[1].

La citoyenneté implique que nous soyons conscients d'appartenir à une communauté de personnes vivant au sein d'une société dont la complexité est croissante. L'individu fait partie d'entités de plus en plus grandes et son mode de fonctionnement n'est plus déterminé uniquement par les réalités locale, régionale ou nationale mais de plus en plus par des structures et des mécanismes à l'échelle mondiale. Il nous a donc semblé nécessaire de familiariser les futurs enseignants ainsi que les enfants à des mécanismes relevant du domaine socio-économique, qui couvre notamment des aspects tels que le travail, l'éducation à la consommation, le rôle des pouvoirs publics, le bien commun, ...

« L'affirmation politique dont il s'agit lorsqu'on parle de compétences citoyennes reposerait sur la constitution d'un « pour Nous Tous », résultat de la conjonction d'un « pour Nous » territorialisé (« Nous », c'est toi et moi, c'est notre groupe social, notre quartier, notre village, notre pays,..., ici, hier, aujourd'hui et demain) et d'un « pour Tous » déterritorialisé (ils, elles, eux, ici et ailleurs, hier, aujourd'hui et demain) (Hansotte, 2005) »[2].

« La géographie se trouve ainsi être au service de la lucidité et de l'esprit critique qui éclairent les choix des hommes quant à l'avenir de « leur » espace. » (Best & Co, 1983)[3]

Nous avons élaboré ensemble une démarche méthodologique sur laquelle s'appuie les étudiants futurs enseignants pour créer leurs séquences didactiques. Elle s'articule autour de 5 axes :

Axe 1 : identifier la finalité poursuivie en regard de la discipline abordée.

Axe 2 : préciser la démarche privilégiée dans l'activité proposée aux élèves en répondant à ces questions : « Où ? » et « Pourquoi là et pas ailleurs ? » (Mérenne 2012)[4]

Axe 3 : cibler les apports chez les élèves: l'agir communicationnel (Habermas[5] pratiques d'expression et d'échanges avec les pairs) le développement de l'identité personnelle (Bruner[6]).

Axe 4 : donner du sens aux apprentissages. Piaget[7] identifie deux grands types de connaissances :

  • le comprendre ou les pratiques d'intelligibilité

  • le réussir ou l'agir instrumental.

Axe 5 : élaborer les outils principalement travaillés dans l'activité proposée.

Nous avons finalisé notre réflexion sous la forme d'un tableau. En fonction des aspects sollicités dans les différentes séquences d'activités, les cases du tableau sont activées.

Après cette clarification du cadre conceptuel dans lequel nous désirions inscrire nos séquences d'activités, nous avons construit des activités concrètes destinées aux cycles 8-10 et 10-12 visant à développer des compétences citoyennes.

Les buts étaient :

- de sensibiliser et motiver les futurs enseignants à une approche de la géographie davantage ancrée dans les réalités du monde actuel en établissant des liens entre la vie des élèves et le reste du monde.

- de favoriser la conception de leçons plus ambitieuses et porteuses de sens en s'appuyant sur le tableau théorique « Cinq questions à se poser pour construire une bonne leçon de géo ».


[1] Cité par C.Partoune, 2011. « Développer des intelligences citoyennes ? Plus facile à dire qu'à faire ! », extrait d'un article du même titre publié dans Barbara Bader et Lucie Sauvé (2011). Education, environnement et développement durable : vers une écocitoyenneté critique. Presses de l'Université Laval. URL : http://www.institut-eco-pedagogie.be/spip/?article259

[2] Ibidem

[3] Best, F., Cullier, F., Leroux, A. (1983). Pratiques d'éveil en histoire et géographie à l'école élémentaire. Paris : Armand Colin.

[4] Mérenne, B. (2012). Didactique de la géographie : organiser les apprentissages. 2 édition. Bruxelles : De Boeck.

[5] Cité dans Crahay, M. (2005). Dangers, incertitudes et incomplétude de la logique de la compétence en éducation. Liège : Cahier du service de pédagogie expérimentale.

[6] Ibidem

[7] Ibidem


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