Communications > Par auteur > Belsack Evi

A l'heure où les écrits et les documents de différentes formes sont disponibles pour chacun, cette recherche vise à investiguer les rôles que jouent ces documents informatifs dans les apprentissages scolaires en formation historique, qu'ils interviennent comme ressources ou appuis ou qu'ils apparaissent comme concurrents des savoirs (compris ici comme savoir scientifique (Legroux, 1981 ; Astolfi, 1992) dans une discipline constituée et s'oppose aux informations et aux connaissances) et compétences à acquérir.

Les visées politiques de l'enseignement de l'histoire et les enjeux en termes de citoyenneté liés à l'apprentissage de cette discipline sont d'autant plus importants dans cette période fortement marquée par l'obscurantisme, le repli sur soi et la montée en puissance de valeurs conservatrices parfois contraires aux idéaux d'égalité et de justice.

La présente recherche porte sur la formation historique à l'école primaire. Elle vise à comprendre comment s'y construisent le savoir historique, les textes de savoirs correspondants, en lien ou non avec des textes et des documents dont les structures et les intentions sont bien différentes des textes historiques scientifiques. Nous analyserons comment s'y prennent les enseignants pour permettre la construction de démarches et de savoirs historiques auprès de leurs élèves et dans quelle mesure ils s'appuient sur des documents de vulgarisation pour cela ; nous chercherons comment les élèves considèrent les textes et les savoirs construits lors de ces séances par rapport aux documents disponibles par ailleurs.

Ainsi, dans un premier temps, un état des lieux sous forme d'observation sera effectué dans une visée exploratoire. Ensuite, le travail sera poursuivi en recherche collaborative afin d'expérimenter, en séquences forcées (Orange, 201), diverses pistes de travail et d'en analyser les processus et les résultats.

Le langage étant un média fortement prégnant dans les situations scolaires et l'acquisition de savoirs, à la fois comme support de la pensée et comme source de malentendus socio-culturels (Jaubert et Rebière 2005 ; Bautier & Rayou 2009) une attention particulière lui sera portée pour comprendre la construction des savoirs effectuée en classe.

A contre-courant des recherches qui veulent montrer comment construire un savoir et à partir de quels outils, la présente proposition est d'observer, d'analyser, de co-construire des situations d'apprentissage dans le but de comprendre le fonctionnement des classes et d'explorer le champ des possibles didactiques.