Communications > Par auteur > Wilmet Emilie

Au sein de la Haute Ecole Francisco Ferrer, un service d'aide à la réussite (SAR) est ouvert aux étudiants des différentes catégories de la Haute Ecole (arts appliqués, économique, paramédicale, pédagogique, sociale et technique). Ce service propose des actions de terrain pour permettre aux étudiants de première génération une intégration optimale dans l'enseignement supérieur de type court. Parmi les activités proposées, nous pouvons citer le tutorat, le catalogue de remédiations ou encore les activités d'intégration liées à l'enseignement supérieur (AILES). Les actions mises en place par ce service vont au-delà des prescrits du décret réussite de 2008 et existaient avant l'instauration dudit décret.

Trois psychopédagogues travaillent dans ce service et remplissent des missions différentes : gestion du service, tutorat ou encore modules de remédiation sont des tâches que nous nous sommes partagées afin d'assurer l'efficacité de chacune d'entre elles. Notre service d'aide à la réussite se situe au cœur de la Haute Ecole afin de pouvoir être un partenaire direct avec les enseignants œuvrant dans les différentes catégories. En effet, au-delà des actions menées de façon complémentaire aux activités d'apprentissage dispensées par les maîtres-assistants, ces actions sont également intégrées à chaque formation proposée par la Haute Ecole au travers des AILES.

La recherche proposée ci-dessous est réalisée au sein de la catégorie pédagogique de la Haute Ecole. Cette catégorie forme les enseignants de demain. Les groupes d'étudiants sont hétérogènes, autant les niveaux (enseignement secondaire général ou technique) que les origines culturelles et socio-économiques différents se côtoient au sein de la Haute Ecole et, plus spécifiquement, de la catégorie pédagogique. Nous tendons donc à prendre en considération, dans l'offre de remédiation, le poids du passé scolaire et l'origine socioculturelle (Romainville, 2000) des étudiants.

Dans le cadre du catalogue de remédiations proposé, nous nous interrogeons sur l'adéquation entre l'offre et la demande. Afin de répondre à cette interrogation, nous menons une recherche pour tenter de déterminer les motivations qui poussent (ou non) les étudiants à participer aux séances de remédiation proposées. Cette recherche s'étend sur deux années académiques. Durant l'année 2015-2016, nous avons mis en place des modules de remédiation ciblés (maîtrise de la langue d'enseignement, français du supérieur, méthodologie et préparation aux examens, analyse des échecs) afin de permettre au plus grand nombre d'étudiants rencontrant des difficultés de participer à ces séances de remédiation. Durant l'année académique 2016-2017, nous envisageons de mener des entretiens semi-dirigés avec des étudiants qui ont (ou non) participé aux remédiations et qui ont (ou non) réussi leur première année dans l'enseignement supérieur. Ces entretiens semi-directifs sont réalisés de façon individuelle. Questionner 4 catégories d'étudiants (comme expliqué ci-dessus) nous permet de croiser les résultats afin d'en faire ressortir des pistes de solution aux difficultés que rencontrent les étudiants de première génération et surtout, de mieux estimer notre action afin de former des enseignants dignes de devenir l'élite de demain et de poursuivre l'enseignement des valeurs prescrites dans le décret Missions de 1997.

L'objectif de cette recherche est de répondre à la question suivante : quels sont les facteurs (motivationnels, de besoin...) qui amènent les étudiants de première génération inscrits dans une formation de type court pédagogique à s'inscrire aux modules de remédiation proposés au sein de la Haute Ecole Francisco Ferrer ? Nous souhaitons donc, au travers de l'analyse de ces entretiens, déterminer quels sont les besoins et / ou réticences des étudiants face à la formule de remédiation proposée afin de pouvoir l'ajuster et permettre à chaque étudiant une intégration et une remédiation ciblée et efficace. Pour répondre à cette question, nous interrogeons donc les étudiants sur base de différents facteurs relevés dans la littérature, comme par exemple, l'efficacité des actions menées (Parmentier, 2011) ou encore l'effet de stigmatisation (Romainville, 2000).